David Pestieau
18-06-2003 Éditorial de Solidaire
Hebdomadaire du PTB
«Quand les tanks américains sont entrés dans Bagdad pour déposer Saddam Hussein, une question était posée: qui ser ait le prochain pour les États-Unis Les forces US allaient-elles continuer leur marche vers la Syrie? Ou l'administration Bush augmenterait-elle la pression militaire et politique sur l'Iran? Si la dernière semaine peut nous guider, la réponse est: en Irak». Ainsi écrit Michael Gordon, dans le New York Times du 13 juin.
Les États-Unis sont en effet confrontés à une résistance farouche et «de
plus en plus organisée et sophistiquée» doit avouer le Washington Post. Une
dizaine d'attaques ont lieu par jour contre les convois US. «Chaque fois que
nous descendons à la rivière ici à Fallujah, c'est comme la Somalie, raconte
un Marines au célèbre reporter Robert Fisk. On se fait toujours tiré dessus,
on ramasse des pierres sur la tête.» Tous les avions militaires qui arrivent
de nuit à l'aéroport de Bagdad sont pris sous les feux. Un pipeline pétrolier
Irak-Turquie a été saboté, le jour même où les contrats au bénéfice des
multinationales occidentales prenaient cours. Même un ultimatum à tous les
Irakiens de livrer leurs armes en échange d'une amnistie s'est avéré un échec
total. Les troupes US se sont donc lancées dans de violentes attaques, tuant
des centaines de civils. Ce qui entraîne de nouvelles forces dans la résistance.
«Ce combat-ci ne durera pas des jours, mais des mois, voire des années»,
convient l'éditorialiste du New York Times.
Se soumettre devant l'ogre US ou résister? En Irak, mais aussi en Afghanistan, en Palestine, à Cuba, les peuples ont répondu la semaine dernière encore: résister.
Se soumettre, c'est ce qu'a exigé Rumsfeld de la Belgique. Plus question d'aucune poursuite judiciaire contre les chefs de la guerre et de l'occupation en Irak comme Tommy Franks. Qui, pour toute précaution utile, prendra sa retraite cet été.
Résister, c'est ce que vous pouvez faire en soutenant la campagne que Stop USA a lancée pour que le procès contre Franks puisse avoir effectivement lieu. Car grâce à l'acharnement de l'avocat Jan Fermon et le soutien de centaines de personnalités internationales, et au grand dam de certains au sein du gouvernement belge, la plainte continue son chemin. Arriver à ce procès serait aussi la meilleure aide à la résistance héroïque du peuple irakien, qui freine déjà aujourd'hui les plans de conquête US vers d'autres pays du monde.
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