Les États-Unis Privatisent l’Irak

L’auteur, Conseiller de Jean-Pierre Chevènement, Sami Naïr est député européen du Pôle républicain.

LES NATIONS UNIS DOIVENT ENLEVER LEUR BANDEAU

LE NOUVEL
ORDRE AMÉRICAIN

Certains, dont moi, ont cru que les États-Unis attaquaient l'Irak pour prendre le pétrole, ils se trompaient. Les Américains veulent tout le pays.

Washington va privatiser les entreprises étatisées, dont le pétrole, créer une Bourse et implanter un régime fiscal qui favorise les investisseurs étrangers. Les compagnies étatisées seront déclarées insolvables et liquidées et les entreprises rentables seront vendues.

Un investissement de quelque milliards suffira à faire passer la production pétrolière irakienne à 7 millions de barils par jour ce qui procurera un revenu de 60 milliards de dollars par an au cours actuel.

La résolution 1483 prévoit la création d'un fond de développement pour l'Irak qui recevra l’argent du pétrole. Il sera en fait dirigé par les États-Unis et le Royaume-Uni. C'est Philip Carroll, ancien PDG de Shell Oil qui supervise le ministère du pétrole. KBR, une filiale d'Halliburton, une compagnie dirigée par Dick Cheney de 1995 à 2000 et qui lui verse encore un million de dollar par an, gère les opération et la distribution des produits pétroliers. Son contrat, obtenu sans appel d'offre, ne stipule ni durée, ni montant maximal.

L'administration du port d'Oum Kasr a été attribuée à la société américaine Stevedoring Services of America et la reconstruction a été attribuée à une demi-douzaine de compagnies privées anglo-saxonnes par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). D'après certaines sources du Wall Street Journal, des instructions auraient été données pour que les entreprises françaises n'aient aucun contrat.

Il s'agit d'une colonisation et non la mise en place d'une démocratie. Le pays a été divisé en trois zones correspondant aux trois anciennes régions ottomanes et seul Paul Bremer détient des pouvoirs exécutifs. Les Irakiens commencent à s'y opposer et le chaos s'installe.

Libération
France

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