Bilan financier international des États-Unis:

La dette extérieure brute dépasse les $6 billions

La dette bancaire des États-Unis envers les gouvernements étrangers, les banques centrales, les banques privées et les investisseurs étrangers atteignait 6,36 billions $ (1 billion = 1 million de milliards) au trimestre se terminant le 30 juin, rapporte le Trésor américain. De cette somme, environ 1,27 billions $ en capital et 53,73 milliards $ en intérêt arrivent à terme durant les trois prochains mois. Cette somme doit être payée à mêmes les épargnes américaines ou par le refinancement.

Récemment les États-Unis ont accéléré l'émission de titres du Trésor et la Réserve fédérale a surcoté l'agrégat des devises américaines dans le monde, sans une croissance correspondante de la demande de dollars et de titres américains. En conséquence, le dollar américain s'est affaibli par rapport aux autres monnaies.

Le passif bancaire brut de 6,36 billions $ ne comprend pas l'investissement direct étranger ni les autres investissements de porte-feuille (actions et souscriptions privées). La dette bancaire est celle qui est payable à des institutions officielles étrangères (gouvernements, etc.) et à des banques étrangères et à tous les étrangers. Les principaux types de dette sont: le passif des banques américaines; les dépôts non négociables et les soldes des courtiers; les bons du Trésor américain à court terme; le passif envers les succursales étrangères des banques américaines; les certificats de dépôts non négociables conservés pour le compte d'étrangers.

La hausse trimestrielle de la dette bancaire étrangère montre l'ampleur de la dépendance des États-Unis par rapport à l'investissement étranger pour financer les achats à l'étranger et les dépenses gouvernementales.

Le produit intérieur brut des États-Unis se chiffre à 10,8 billions $ par année. La dette bancaire extérieure brute (6,36 billions $) équivaut à 58,8% du PIB. Le gouvernement américain recueille environ 2 billons $ par année en impôts et droits divers. Il dépense environ 2,4 billions $ par année. Le déficit d'environ 400 milliards $ représente 3,7% du PIB. Il doit être couvert par des emprunts du gouvernement auprès d'épargnants américains ou d'investisseurs étrangers.

Déficit des transactions courantes

Le déficit des transactions courantes des États-Unis se situait à 138,7 milliards $ au deuxième trimestre de 2003, portant à environ 550 milliards $ le déficit annuel de la balance des paiements. Les transactions courantes représentent les sommes qui sortent du pays et les sommes qui entrent au pays par les exportations, les importations et les paiements au titre des services (profits, etc.). Le déficit récurrent des transactions courantes des États-Unis doit être financé par l'emprunt auprès d'étrangers disposés à financer les achats américains à crédit ou d'épargnes américaines. Depuis quelque temps, les achats réguliers les plus importants de bons du trésor américain ou autres valeurs américaines sont faits à partir du Japon et de la Chine.

Investissement direct étranger net

À la fin de 2002, la valeur de l'investissement direct étranger (IDE) aux États-Unis dépassait de 2,39 billions $ la valeur de l'investissement direct américain à l'étranger. La valeur négative de l'investissement direct étranger a un impact sur le déficit des transactions courantes. Les profits de l'investissement direct étranger sont inscrits comme passif au titre des «services» bien qu'ils ne sortent pas tous du pays. Une partie de ces profits est réinvestie aux États-Unis et inscrite comme nouveaux investissements directs étrangers.

On trouve une information plus détaillée aux sites: www.treas.gov/tic/external-debt.html et www.bea.doc.gov/bea/di1.htm.


Le budget de guerre supplémentaire des États-Unis

Le supplément budgétaire de 87 milliards $ demandé par président américain George W. Bush pour financer la guerre en Iraq et en Afghanistan aura pour effet d'augmenter le déficit budgétaire des États-Unis d'au moins 525 milliards $ l'année prochaine, le portant à 4,7% du produit intérieur brut, selon des sources gouvernementales.

Un communiqué de la Maison blanche affirme que le budget de guerre contribuera 66 milliards $ «à nos hommes et nos femmes en uniforme... dans leurs missions en Iraq, en Afghanistan et ailleurs».

Le communiqué dit que 51 milliards $ serviront aux opérations militaires à l'étranger. De cette somme, 800 millions $ serviront au transport et au soutien pour les soldats des partenaires de la coalition qui sont disposés à prendre part à l'opération. Un autre 300 millions $ servira à acheter des vêtements pare-balles et 140 millions $ à acheter des véhicules blindés Humvees pour protéger les soldats américains. Un montant indéterminé servira à payer des permissions de deux semaines pour les soldats américains qui sont en Iraq depuis un an et à réparer ou à remplacer les équipements perdus ou endommagés.

Vingt milliards de dollars serviront immédiatement à la formation d'un gouvernement irakien quisling, somme qui pourrait passer à 50-70 milliards $ avec la continuation de l'occupation, qui pourrait exiger encore plus d'argent. Cinq milliards seront dépensés pour former une armée fantoche, une garde-frontière et un corps de défense civil, ainsi qu'un système judiciaire et pénal de modèle américain. Quinze milliards serviront à des projets d'infrastructure qui seront réalisés par des monopoles américains comme Halliburton, que contrôlait autrefois le vice- président des États-Unis.

En Afghanistan, environ 11 milliards $ serviront à financer la suppression de la résistance au gouvernement quisling de Kaboul. Un autre 1,6 milliard $ servira à «des besoins de sécurité et de reconstruction critiques» non précisés, dont 400 millions $ pour former et soutenir une armée nationale et une police nationale fantoches en Afghanistan et 300 millions $ pour établir une primauté du droit et des élections de style américain.

Les rapports laissent croire que des milliards de dollars sont réservés aux garanties de prêts avec lesquelles le gouvernement américain soudoie les pays qui acceptent d'envoyer des troupes en Irak.

Numéro 106 – 9 octobre 2003
ÉDITION INTERNET
Le quotidien numéralisé du PCC(ML)

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