Des délégué à la Rencontre internationale soulignent l’échec du Consensus de Washington
Par Maria Julia Mayoral et José A. de la Osa, du Quotidien Granma
Pour les pays du tiers monde, les solutions ne viendront ni du côté économique ni des changements cosmétiques effectués dans le modèle néolibéral; sans transformations politiques, sans distribution équitable de la richesse, sans justice, sans démocratie et sans souveraineté nationale, le développement économique est impossible.
C'est là l'une des thèses formulées hier à la 6e Rencontre internationale d'économistes, qui clôturera ses travaux demain à La Havane.
Le modèle néolibéral ne marche pas, mais «à l'heure de la vérité» il applique les mêmes recettes, celles imposées par les organismes financiers internationaux et les centre de pouvoir hégémonique. Dès lors, la remise en question de la mondialisation actuelle doit se centrer sur les conceptions politiques qui la sous-tendent, ont signalé des délégués au cours des débats.
Alors que dans des régions comme l'Amérique latine les années de pratiques néolibérales montrent dans toute son ampleur l'échec total de ce modèle en termes de développement social et économique, on pourrait penser que même ses propres concepteurs hésiteraient à défendre l'indéfendable, mais la «logique» ne fonctionne pas.
Les docteurs John Williamson – l'un des artisans du Consensus de Washington- et Guy Meredith -assistant du directeur pour l'hémisphère occidental du FMI – ont soutenu que ni les dix «commandements» néolibéraux du Consensus, ni le FMI n'ont de responsabilité dans les crises des pays de la région et la précarité sociale croissante. Ils n'ont rien à voir non plus, selon eux, dans la hausse des dettes extérieures et la subordination croissante aux desseins du capitalisme central, que dirigent les États-Unis avec la contribution servile de leurs alliés européens.
Le docteur Guy Meredith a expliqué, à contre-courant de l'opinion de la majorité des délégués, que bien que depuis 1998 les investissements étrangers directs en Amérique latine aient sensiblement diminué, «à moyen terme nous pourrons être plus optimistes», même si cela «prendra du temps et si le développement sera plus limité». Les pays participent volontairement, ils «viennent au Fonds parce que d'autres institutions offrent des conditions moins favorables», a-t-il assuré.
Sur ce thème, Julio Gambina, professeur d'Économie politique à la Faculté de Droit de l'Université nationale de Rosario, a indiqué non sans ironie que si le Fonds n’impose rien mais au contraire nous aide, «nous lui demandons de retirer ses mains de l’Amérique latine et de la Caraïbe».
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