Royaume Uni
La controverse concernant les allégations que la Grande-Bretagne a permis à deux de ses informateurs de l'IRA d'organiser des attaques « kamikazes » s’est intensifiée ce week-end.
Un observateur des droits de l'homme a remis un rapport au services de police de l'Irlande du Nord, qui arrivait à la conclusion que deux agents britanniques étaient au centre de trois attentats contre les installations frontalières de l'armée en 1990.
Entre temps, à Belfast le bureau du médiateur de la police a confirmé qu’une enquête était en cours suite aux allégations faites par la famille d'une des victimes, que la bombe du Newry, le 24 octobre 1990, aurait pu être évitée.
Le rapport de la British-Irish Rights Watch s’intéressera aussi en priorité au présumé agent MI6 'J118'. L'agent des services secrets de l'armée devenu accusateur, Martin Ingram, affirme que 'J118' était le négociateur en chef du Sinn Fein, Martin McGuinnesss.
Le député du Mid Ulster nie avec énergie les allégations d'Ingram et a prétendu que la spéculation est alimentée par le Democratic Unionist Party (Parti démocratique unioniste).
La tactique de la « bombe humaine » (kamikaze) implique obliger des civils à conduire des véhicules chargés avec des explosifs contre des points de contrôle de l'armée, telles que les sorties mortelles près de Newry et de Coshquin au-delà du comté de Derry.
Six soldats Britanniques et un ouvrier civil ont été tué lors de ces attentats simultanés contre les bases militaires des deux côtés d'Irlande du Nord.
British Irish Rights Watch a informé : ' Ce mois-ci la BIRW a envoyé un rapport confidentiel au Historical Enquiries Team (l’Équipe des enquêtes historiques) sur les trois incidents survenus le 24 octobre 1990 ... au moins deux agents des forces de sécurité étaient impliqués dans ces attentats, et des allégations ont été faites que "la stratégie de bombe humaine" était l’enfant des services secrets britanniques.
«Des questions surgissent à savoir, si le RUC (Royal Ulster Constabulary), Garda SiOchána et la Force Research Unit de l'armée avaient eu préalablement ou subséquemment des informations sur les attentats. Ces questions à leur tour nous conduisent à nous demander si ces attaques auraient pu être empêchées et comment se fait-il que personne ne soit inculpé». '
Bien que la British Irish Rights Watch n'ait fait aucune référence aux identités des informateurs allégués être impliqués dans le complot des ' bombes humaines ‘, l'intervention du groupe dans la controverse est un développement significatif.
Le groupe a publié dans le passé plusieurs rapports détaillés décrivant des cas de collusion entre les terroristes loyalistes et les forces de sécurité.
Ces rapports parlent du meurtre de Pat Finucane et celui de Raymond McCord Jr par l’Ulster Volunteer Force. La British Irish Rights Watch prétend que beaucoup parmi les loyalistes impliqués dans ces meurtres étaient des agents des forces de sécurité britanniques - des allégations plus tard, confirmées.
Ingram (ce n’est pas son vrai nom) parlant d'un endroit secret en Europe ce week-end, a dit que bien que le dernier rapport ne soit pas la preuve décisive de la validité de ses accusations à propos du 'J118', cela soulève des questions sur le rôle d'informateurs dans les tueries causées par des «kamikazes».
' Ce rapport, provenant d'une source très crédible, soulève la question des informateurs qui travaillaient au plus haut niveau de l'IRA, et qui il était autorisé de commettre des crimes jusqu'au meurtre, au service de l'État. «Je soutiens ce que j'ai dit dans le passé au sujet de "J118" et défie n’importe qui de débattre avec moi en public. '
Ingram, un ancien sous-officier dans la Force Research Unit, a dit qu'il serait prêt, dans une telle éventualité, à divulguer publiquement son identité.
Henry McDonald
(The Observer 10.9.2006)
(Traduction Adélard Paquin
révisé par Alexandre Moumbaris)
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