L’Algérie et la Libye repoussent la proposition du Pentagone alors que le Maroc laisse entendre son manque d’enthousiasme.
Rabat, Maroc
Une délégation étasunienne à la recherche d’un site pour l’installation d’un nouveau Centre de commandement militaire pour l’Afrique (AFROCOM) a essuyé ce-mois-ci un accueil glacial lors de sa tournée de la moitié Nord du continent, se heurtant même à l’opposition des pays qui jouissent de relations amicales avec le Pentagone.
L'Algérie et la Libye ont, séparément, refusé à héberger Africom sur leur sol, ajoutant qu’ils étaient fermement opposés ce que quiconque de leurs voisins accepte. Les diplomates étasuniens ont exprimé leur déception par la vigueur de l'opposition, étant donné que l'administration Bush ces dernières années avait renforcé ses liens avec ces deux pays sur les questions de sécurité
Le Maroc, qui a été mentionné comme un site possible pour le nouveau centre de commandement et qui est un des alliés les plus solides des États-Unis dans la région, non plus n’a pas déroulé le tapis rouge pour accueillir le projet. Après la visite à Rabat, le 11 juin, de la délégation américaine le ministère marocain des Affaires étrangères a vigoureusement nié l’allégation faite par un parti d'opposition selon laquelle le royaume aurait déjà offert à héberger AFRICOM. Une communication du ministère a qualifié cette information "d’infondé."
Rachid Tlemcani, professeur de science politique à l'Université d'Alger, a dit que la froideur de la réponse des gouvernements d ’Afrique du Nord reflète l'opposition populaire à la politique des États-Unis dans une région à prédominance musulmane.
"Les gens dans la rue estiment que leurs gouvernements ont déjà eu trop de tractations avec les États-Unis dans la guerre contre le terrorisme au dépens de la légalité" a dit Tlemcani qui est aussi un expert auprès de Carnegie Endowment for International Peace. "Les régimes se rendent compte que toute cette affaire est très impopulaire."
L'administration Bush avait annoncé en février qu'elle a l'intention de créer cette année un Commandement militaire séparé pour l’Afrique. Le commandement des « opérations militaires étasuniennes pour ce continent est actuellement partagé principalement entre le Commandement central à Tampa et le Commandement européen à Stuttgart, en Allemagne.
Alors qu’ils cherchent un site où installer le quartier-général pour le nouveau commandement, les planificateurs étasuniens ont au même temps tenté de calmer ceux qui s’inquiètent des intentions guerrières du gouvernement des États-Unis dans la région.
Ryan Henri, le chef de la délégation étasunienne et le principal adjoint du secrétaire d’État à la politique de Défense, a déclaré que la mission d’AFRICOM serait de stabiliser les pays faibles et pauvres en formant leurs forces de sécurité et en distribuant de l’aide humanitaire. «Ce serait essentiellement un quartier général et centre de planification» a-t-il dit après avoir rencontré les officiels marocains. La présence de AFRICOM ne veut pas dire qu’il y aurait davantage de troupes étasuniennes sur le continent africain». Henry a dit aussi qu’aucune décision n’a été prise concernant le lieu du site du quartier général qui emploiera de 400 à 1000 personnes. Il a également suggéré que le Pentagone composera un commandement en forme de«réseau» de plusieurs sites en Afrique, plutôt un unique quartier général. « Si c’est du tout possible, voilà comment nous aimerions procéder» a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse dans l’ambassade des États-Unis à Alger.
Au ministère de la Défense des officiels reconnaissent qu'une des raisons pour lesquelles ils prêtent plus d'attention à l'Afrique c’est que le continent assure une part de plus en plus importante des importations des États-Unis en pétrole et en gaz naturel....
Les représentants de l'administration Bush ont aussi vanté les mérites du nouveau commandement comme un élément clef de leur stratégie pour contrer les menaces terroristes dans le continent.
Craig Whitloc
(Washington Post
Foreign Service. 24,6.2007)
Traduction Adélard Paquin
revisé par Alexandre Moumbaris
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