Espagne
Hier, samedi 18 juin, une centaine de personnes se sont réunies devant la porte de la prison de Meco, à Alcalá de Henares, pour exiger la libération de la prisonnière politique du PCE(r), Fina Garcia Aramburu, gravement malade et séquestrée illégalement en Espagne après 24 ans de prison et l'absence de toute inculpation. Malgré un véritable déluge et d'énormes contrôles policiers la manifestation, a été un véritable succès de la solidarité.
Quatre fourgons de la Police nationale, trois voitures de la Garde civile et une voiture de la Police municipale tentèrent de bloquer la circulation à Meco même. Déjà à 8 heures du matin la police secrète et la brigade politique avaient arrêté et demandé les papiers, au col de Despeilaperros à une voiture venant de Cordoue à la manifestation. Elles réussirent à retarder les trois voitures qui venaient de là et le «cortège» de Cordoue ne put arriver sur l'esplanade de la prison qu'à 12h45 passées. Sur la route, avant de prendre le chemin de la prison, un véritable dispositif de terreur, armé jusqu'aux dents, empêchait, dès lOh45, d'accéder à l'esplanade, obligeant, à notre connaissance, à faire demi-tour, deux voitures de jeunes de Madrid et au moins trois autres véhicules, l'un venant de Valence, les autres étant occupés de solidaires de Madrid.
Tous les véhicules ont été fouillés, leurs papiers contrôlés, et l'identité de la centaine de participants à été enregistrée.
À la porte de la prison trois pancartes ont été déployées, l'une de solidarité avec Fina, la seconde dénonçant les condamnations à perpétuité contre les prisonniers politiques, la troisième de solidarité avec Fina d'un collectif anarchiste de Cordoue. De nombreux drapeaux républicains, galiciens, communistes et des dizaines de pancartes dénonçant la criminalisation du PCE(R) ont aussi été déployés. Au début de la manifestation nous avons été embêtés par les membres de la Police nationale, mais la chose n'alla pas loin.
Étaient présents des membres du PCOE, de la Coordination antifasciste de Madrid, de l'Ateneo libertaire de Cordoue, des Comités pour un Secours rouge international et des militants du PCE(R) de plusieurs localités. Il y avait une présence de Catalogne, du Pays Basque, de la Galice, de Madrid, des Asturies, de Valencia, de Cordoue et du León. Après le rassemblement, qui se déroula sous un véritable déluge, qui ne parvint pas à gâcher la réunion, on lut une lettre de Fina, une poésie d'une solidaire, un message d'appui du PCML de Turquie et du Kurdistan qui déclencha une salve d'applaudissements. Un repas fraternel s'est tenu avec la présence de 57 solidaires.
Le compte-rendu de cette manifestation n'a paru que dans GARRA et BERRIA. Nous dénonçons à nouveau le silence et la criminalisation du reste des moyens d'information.
Le Secours rouge
Le 17 juin 2007
[Traduction Josette LINARES]
La situation médicale de notre camarade Fina Garcia est très compliquée, très sérieuse et malheureusement continue à se dégrader, conséquence de tous les mauvais traitements qu’elle a subis durant toutes ces années de captivité .Mais son moral est toujours à la hauteur de ses ambitions de servir la cause du socialisme. Fina est très active. Elle poursuit ses études et fait plusieurs traductions de l’anglais et du français. Elle traduit, depuis déjà quelques années, la version française de Northstar Compass en Espagnol pour ses camarades... Elle m’a écrit le 20 juin dernier, me disant qu’on ne lui remettait pas son courrier: elle poursuit «non nous enlève les lettres, le courrier est simplement disparu, je n’ai pas reçu les derniers nos de NSC. Je suis en tain de te traduire un texte sur Staline: «Staline et la lutte pour les réformes démocratiques ». Il s’agit d’un texte écrit par Grover Furr. Pour le reste, je fus hospitalisé une autre fois, suite à une nouvelle crise d’angine. J’ai fait huit jours à l´hôpital. Ça semble un cycle, je suis hospitalisée, on me stabilise et je reste bien entre trois et cinq mois. Après cette période, le cycle recommence: mon organisme commence à se fatiguer, et voilà, je fais une autre crise. Mais je reste toujours ferme dans mes idées et voilà la raison pour laquelle le juge d’instruction refuse ma liberté et celle de mes camarades. Nous avons déjà accompli la peine en France et on ne peut pas juger à deux reprises pour le même délit. Alors nous sommes illégalement emprisonnés.C’est pourquoi depuis un certain temps, le mouvement de solidarité avec les prisonniers politiques a commencé une campagne pour exiger ma liberté et celles de mes camarades, mais en donnant priorité à mon cas, dû mon état de santé. Le 16 juin il y a eu une manifestation devant cette prison. On a lu un communiqué envoyé par les camardes turcs et un petit texte (que je t’envoie traduit en français) que j’ai rédigé pour cet événement.» Voici ce texte de Fina qu’elle a traduit en français.
Dr Adélard Paquin
Chers Camarades,
À cet instant, nous pouvons presque nous toucher du doigt, On nous sépare quelques mètres, justement ceux qui marquent la différence entre la liberté et l’emprisonnement. Aujourd’hui, vous manifez ici devant les portes de cette prison, entre autres, pour exiger ma liberté. Ni vous, ni nous ne mendions, nous ne demandons rien. nous luttons pour en finir avec les injustices comme celle que vous dénoncez maintenant: ma séquestration illégale, pour être militante du PCE(R) et pour défendre les idées communistes; séquestration aggravée par mon état de santé.
Je souligne l'expression entre autres raisons parce que je crois que
on ne peut exiger ma liberté sans exiger en même temps celle de Maria José Bafios Andujar, militante de l'organisation antifasciste GRAPO, qui a besoin d'une transplantation du foie le plus tôt possible et qui, très probablement, n'y aura pas accès tant qu'elle sera en prison;
on ne peut exiger ma liberté sans exiger en même temps celle de la dizaine de prisonniers politiques basques gravement malades, ou celle de n'importe quel autre prisonnier politique antifasciste ou anarchiste qui puisse se trouver dans la même situation;
on ne peut exiger ma liberté sans dénoncer en même temps la torture systématique à laquelle est soumis Manuel Pérez Martinez secrétaire général de mon parti, par manque de soins médicaux.
Nous sommes quelques uns que vous devez arracher à leurs griffes avant qu'ils finissent de nous tuer lentement. C'est ce qu'ils essaient de faire en refusant de nous appliquer leurs propres lois.
Vous êtes ici aussi, entre autres raisons parce que:
on ne peut exiger ma liberté sans exiger en même temps celle de Marcos Regueira et Joaquin Garrido, militants du PCE(R) qui, comme moi, ont déjà subi une condamnation en France pour le même «délit»: être communiste et ne rien renier, pour lequel on veut à nouveau nous juger et condamner une autre fois illégalement dans le Tribunal d'exception de l'Audience Nationale;
on ne peut exiger ma liberté sans exiger en même temps celle de Manuel Pérez et des autres militants du parti, Isabel, Elipe, Aurora, Lolanda, David, Arantza, Juan Carmilla, Paco, Lucio, Ramon et Isabel Aparicio, certains d'entre eux déjà condamnés à de longues peines en vertu de la Loi des partis. À cause de cette même loi, sont également incarcérés deux membres des Comités pour un Secours Rouge international et des centaines de jeunes et moins jeunes membres des diverses organisations politiques, sociales, et culturelles du Mouvement de libération nationale basque. Cette situation s'aggrave dans le cas de Manuel Pérez, Isabel Llaquet et de Jose-Luis Elipe déjà condamnés en France que l'on veut impliquer directement dans des actions armées des GRAPO;
on ne peut pas non plus exiger ma libération sans exiger que l'on libère en même temps tout de suite tous les prisonniers politiques auxquels on inflige la perpétuité en la couvrant d'artifices comme la soi-disant «doctrine Parot».
En fin de compte, vous êtes ici parce qu'en même temps que vous exigez ma libération et que vous vous proposez de gagner cette petite bataille partielle, vous luttez aussi et continuerez de lutter inlassablement pour :
l’amnistie pour tous les prisonniers politiques;
l'abrogation de la loi de partis et des autres lois répressives;
la dissolution de l'Audience nationale, Tribunal d'exception héritier, fils naturel de l'antique Tribunal de l'Ordre public;
les libertés politiques qu'on nous refuse depuis plus de 70 ans: la liberté d'expression, de réunion et de manifestation sans conditions, le droit à l'autodétermination de la Galice, d'Euskal Herria et de la Catalogne.
Toutes ces revendications, -comme la conquête des conditions de travail dignes et d'un salaire juste pour les ouvriers, sauvagement arrachés durant ces années de «Rêfonne», font indissolublement partie d'une seule et même lutte dont l'objectif final est le renversement du système capitaliste et de son régime fasciste, et la construction d'une société sans classes, sans exploitation ni oppression d'aucun genre. Par conséquent nous ne pouvons ni ne devons séparer la lutte pour l'un de ces objectifs de la lutte pour les autres, nous ne pouvons ai ne devons le séparer, ni les voir isolément.
C'est pourquoi, en même temps que je remercie de la solidarité nationale et internationale qui se développe à mon égard, je veux surtout encourager chacun de vous à ne pas faiblir et à unir la lutte pour ma libération à la lutte pour l'amnistie et les autres revendications démocratiques en suspens.
Tous Unis Dans la Lutte Contre le Fascisme!
Suppression de la Loi des Partis!
Amnisitie Maintenant!
Josefina Garcia Araniburu (Fina) Militante du PCE(R) 16 juin 2007
Cher camarade, J’attends avec impatience de tes nouvelles,
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