I.V. Staline parle des succès de la politique étrangère de l'U.R.S.S.

Extrait de l’intervention d’I. V. Staline à la séance élargie du Bureau politique du C.C. du P.C. (b.)TUS de fin mai 1941

Les impérialistes anglo-américains considèrent l'Allemagne fasciste comme une force de choc dans leur lutte contre l'Union soviétique et le mouvement démocratique du monde entier. Nous nous en sommes déjà convaincus lorsque nous avons analysé la politique des milieux dirigeants anglo-français axée sur le sabotage des propositions de désarmement faites par le Gouvernement soviétique à la Société des Nations et sur le refus de mettre fin à leur vile politique provocatrice dite de «non-intervention» qui a ressuscité l'agression germanique. Il suffit de se souvenir que, la veille de notre conclusion du Pacte de non-agression avec l'Allemagne, Chamberlain, ancien Premier ministre de Grande-Bretagne, en accord avec les propres milieux dirigeants d'Angleterre, a fait hypocritement tout ce qui dépendait de lui pour mettre notre pays sous les coups de l'Allemagne fasciste.

Pendant les pourparlers de Moscou entre les trois délégations anglaise, française et soviétique à propos de l'organisation d'une résistance collective à une agression de la part de l'Allemagne fasciste, il est apparu que les délégations anglaise et française faisaient intentionnellement traîner les pourparlers en longueur et n'avaient même pas reçu mission de leurs gouvernements de conclure quelque accord militaire que ce soit à propos d'actions en commun avec l'Union soviétique en cas d' agression de la part de l'Allemagne. En même temps que cela, nous avons appris que, parallèlement aux pourparlers qu'ils menaient avec nous, le gouvernement anglais menait simultanément des pourparlers secrets avec Hitler, proposant aux Allemands derrière notre dos de conclure un pacte de non-agression et de se partager, entre l'Allemagne et l'Angleterre, les territoires de l'Union soviétique et de la Chine. La nature de cette politique n'est pas compliquée à comprendre. Pousser l'Allemagne et l'Union soviétique l'une contre l'autre dans un conflit militaire en se tenant eux-mêmes à l'écart et, comme cela est spécifique aux Anglais, faire tirer les marrons du feu par autrui. Ils espèrent qu’après l'extermination réciproque de l'Allemagne et de l'Union soviétique l'une l'autre tout en ayant conservé leurs propres forces armées, ils pourront dominer le monde sans partage et en toute sérénité. Ils font d'une pierre deux coups: ils liquident l'Union soviétique et éliminent de l'arène mondiale leur concurrent en lutte pour la domination mondiale en la personne de l'Allemagne fasciste. Le pacte que nous avons conclu avec l'Allemagne en 1939 a fait avorter ces astucieux desseins. Les politicards anglo-américains, comme cela a déjà plus d'une fois été le cas dans le passé, par exemple avec le plan Dawes assez bien connu, en ont en attendant été pour leurs frais.

Si l'on fait le bilan de l'activité de notre politique étrangère de 1931 au début, de 1941, l'essentiel est que, malgré toutes les intrigues de l'impérialisme anglo-américain, nous sommes parvenus à éviter l'engagement de l'Union soviétique dans la guerre contre l'Allemagne fasciste. Dans le cas contraire, en été 1939, il nous aurait fallu faire la guerre dans l'isolement sur deux fronts: contre l'Allemagne fasciste à l'Est et contre le Japon à l'Ouest, lequel nous était carrément tombé dessus dans le secteur de la Khalkhîn gol*. À présent donc, la frontière soviétique a été reculée loin vers, l’ouest, ce qui nous donne la possibilité, en cas d'agression, de déployer nos forces armées et de mener les opérations militaires loin des centres vitaux importants. Quant à l'écrasement du Japon sur la Khalkhîn gol, il a substantiellement tempéré l'ardeur belliqueuse des samurai japonais qui ont conclu avec nous un pacte de neutralité.

Ainsi, la conclusion du Pacte de non-agression avec l'Allemagne a-t-elle été une juste démarche politique de notre part. Il nous a donné le répit nécessaire pour une meilleure préparation du pays à sa défense et a permis de briser le front munichois des impérialistes incarnés par l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre et la France, et par les É.-U.A. , qui se tenaient dans leur dos, et qui était dirigé contre nous. Finalement, la campagne générale des puissances impérialistes contre l'U.R.S.S. n'a pas abouti. C’est le principal résultat.

* Khalkhîn gol (ou rivière du Khalkh, mot mongol signifiant 'bouclier'), – rivière de Mongolie et de Chine qui prend sa source sur les pentes occidentales du Grand Khingan (montagne de Mongolie et de Chine) d'où elle s'écoule dans une étroite vallée puis atteint la plaine où elle se divise en deux bras: un bras gauche qui se jette dans le Bouir nour (lac Bouir) et un bras droit qui se jette dans l'Orchoun gol, laquelle rejoint les lacs Bouir nour et Dalai nour. (N.d.T.)

Source: Nouvelle d'U.R.S.S. No 101.

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